Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Recherche

31 juillet 2006 1 31 /07 /juillet /2006 12:01

« LE BOISSEAU-MARCHAND
DE MACHECOUL. »

Dix ans après le contrôle des boisseaux mesure marchande de Machecoul effectué en octobre mil sept cent trente-sept, la population se plaignit à nouveau auprès de François de Réal, sieur des Perrières, avocat et procureur fiscal du duché de Retz, que des disproportions se rencontraient parmi les boisseaux dont on se servait dans le commerce.

Le trente août mil sept cent quarante-sept, au parquet et auditoire se tenant au château de Machecoul, il en fit sa remontrance. Au cours de cette séance il fut ordonné « à tous marchands meuniers et autres qui ont des boisseaux de les aporter et représenter dans ledit auditoire les vingt et un, vingt deux et vingt trois septembre » pour y être mesurés et confrontés, en présence des juges et de la sienne, avec la mesure matrice de cette seigneurie.

Ce boisseau-marchand , mesure de capacité, servait aux transactions pour les matières sèches : blé froment de marais, de champ, méture, seigle, métaillon, fèves, jarosse, pois, mil, avoine, trique, orge, jarosse, gesses, gobreau.

Les boisseaux trop grands seront réduits à la juste mesure et marqués au frais des propriétaires, ceux trop petits seront confisqués, et devront être refaits si bon leur semble et être marqués de la nouvelle marque et quand à ceux qui seraient justes ils seront simplement remarqués. Les boisseaux de l’ancienne marque seront interdits à l’avenir.

L’ordonnance rendue « seroit lue, publiée et affichée où besoin seroit et particulièrement au bruit du tambour à la halle de ce lieu par trois marchés consécutifs, à ce que personne n’en prétendre de cause d’ignorance…, aux prosnes des grandes messes des paroisses de la Trinité et Sainte Croix…, affichée à deux endroits de la halle de ce lieu les plus éminents. »
Le vingt et un septembre, sur les huit heures du matin, en présence de Nicolas Guilbaud, sieur du Parc alloué et lieutenant-général du duché de Retz à Machecoul, de Joseph Fialde ? commis greffier et d’Anthoine Druel huissier-audencier, le procureur fiscal fit procéder .

François de Réal, avait fait apporter pour ce faire :

- « le boisseau matrice en fonte mesure rase de Machecoul,
- une petite mesure en cuivre formant le seizième dudit boisseau, lesquels formaient ensemble le boisseau marchand de Machecoul.
- une trémie et du mil pour faire le mesurage et
- un fut de boisseau en bois faisant le boisseau mesure marchande de Machecoul et ajusté suivant le procès verbal de comparaison de mesure du quatorze octobre mil sept cent trente sept et
- un autre fut faisant et servant pour l’ajustage des demy boisseau dite mesure marchande de Machecoul, laquelle espèce de demy boisseau est la seule en usage dans le commerce par rapport à la comodité, le boisseau entier étant trop lourd. »
- la nouvelle marque, « laquelle est double à deux faces carrés des armes de cette seigneurie , l’une pour marquer les boisseaux dans le fond et l’autre dans le tour et fait de façon que les deux marques peuvent se faire par la mesme opération ».


Jacques Bourdon, boisselier de la ville, fut chargé, le serment pris la main levée, de vaquer aux « visite, confrontation et ajustage des boisseaux qui seront aportés et à la marque d’iceux ».

Il commença par vérifier le boisseau de bois mesure marchand de Machecoul présenté par le procureur fiscal.
« Il a mis du mil dans la tremye, de laquelle il en a fait tomber et remply, premierement le boisseau matrice mezure raze de Machecoul et le seiziesme de la mesme mezure, la trémye vidée, il a versé lesdits boisseau et seiziesme de boisseau dans laditte trémye et de laditte tremye les a fait tomber dans le fut de boisseau de bois ajusté pour faire le boisseau marchand dudit Machecoul .. . et (nous) avons remarqué que ledit boisseau de bois contient, comme lors du procès verbal du quatorze octobre mil sept cent trente sept, justement le boisseau mesure marchande. Il a versé dudit boisseau… le mil dans laditte tremye et à fait tomber dans le fut de boisseau que le procureur fiscal nous a dit estre la moitié dudit boisseau marchand de Machecoul et ayant remply ledit boisseau par deux fois, la trémïe s’est trouvée entierement vide de façon que ledit fut fait justement le demy boisseau mesure marchande de Machecoul et peut servir pour l’ajustage des demis boisseaux qui seront aportés. »

Cette vérification sera répétée chaque fois devant les différents marchands qui se présenteront avant de procéder à l’ajustage et au marquage de leurs fûts.

Michel Legrand, de la paroisse Sainte-Croix, marchand, fermier des droits de minage à la halle, présenta quatre fûts non marqués qu’il a dit avoir fait faire pour lui servir de demi boisseau-marchand pour faire son commerce et « quatre petits fûts aussi non marqués pour lui servir dans la recette du droit de minage qui consiste dans un trente-deuxième du boisseau marchand. par chaque boisseau exposé à la halle de Machecoul ».

A défaut de présentation et d’utilisation de boisseaux non contrôlés, les contrevenants « quelques qualités et conditions qu’ils soient, (doivent) s’abstenir, passé ledit temps, de se servir de boisseaux autres que ceux qui seroient marqués de laditte nouvelle marque, avec déffence expresse de les border, à peinne contre ceux qui se serviroient de boisseaux bordés et marqués de l’ancienne marque, de confiscation desdits boisseaux, de cinquante livres d’amende contre chaque contrevenans, applicable moitié au Bureau des pauvres de ce lieu et l’autre moitié au profit de cette seigneurie et de plus grande peinne s’il y echoit et mesme d’estre poursuivy extraordinairement contr’eux en cas de récidive. »

Le mercredi premier février mil sept cent quarante et un, le Sr. Praud de la Nicollière présenta : « un fût de demi boisseau, à trois pieds de fer, lié du bas en haut par dehors de trois bandes de cuivre jaune et bordé par le haut de même cuivre, sur le fond duquel par dehors sont gravées les lettres M.P.Mau. et sur les costés d’iceluy en dehors il y a deux empraintes a feu, des armes de cette seigneurie, qu’il a dit avoir, cedit jour, saisi sur un particulier à lui inconnu, audit marché, environ les unze heures, en présence de Pierre Poirier Md. de cette ville et de son valet, pour avoir vû et entendu un autre particulier à luy inconnu se plaindre à la femme Lusteau fermier du minage que ledit fût demi boisseau étoit de trop petite mezure et que ledit boisseau apartenoit audit Lusteau minageur,et que ledit demi boisseau il a déposé au Greffe après avoir signé une bande de papier attachée au fond d’iceluy par dehors avec un scellé du sceau de cette seigneurie pour valoir ce que de raison.» et l’après-midi du même jour le greffier note le complément de déclaration du sieur Praud relatif à l’inconnu : « Il a apris que ledit homme se nome Charles Baril, auquel le nomé Grossin, farinier de Bois de Céné l’avoit donné. »

Durant le XVIIIe. nous verrons périodiquement différentes plaintes être constatées concernant le prix, le poids et la distribution du pain… 

Source : ADLA
 

Partager cet article
Repost0

commentaires